Mon premier half-ironman

1 janvier 2025 par
Louis Daisomont

Le samedi 21 septembre 2024, j'ai terminé mon premier half-ironman.


Table des matières

  1. L'idée
  2. Le plan
  3. Le début des entraînements
  4. Les premiers entraînements (Juin 2024)
  5. Les premières blessures (Juillet 2024)
  6. Le rythme accélère, mon premier objectif est fixé (Août 2024)
  7. La course arrive (Septembre 2024)
    1. 3 septembre à 16h50, l'accident
    2. Soigner le poignet
    3. Vélo de rechange
    4. Les derniers entraînements
  8. La course (21 Septembre 2024)
    1. Sur la ligne de départ
    2. La natation
    3. Le vélo
    4. La course à pied
    5. La fin & résultat
    6. Les sensations
    7. Le vrai kiffe
  9. La suite



L'idée

L'idée de m'entraîner pour un triathlon et plus particulièrement un ironman m'est venue le 26 mai 2024.

L'envie de faire un ironman m'est venue en me baladant dans Bruxelles le 26 mai. Y'avait tout plein de gens tout contents avec leur médaille après avoir couru les 20 kilomètres de Bruxelles.

Ça m'a donné l'envie et la motivation de réaliser quelque chose de plus grand que les 20 km de Bruxelles. Je me suis dit qu'il fallait que je réalise un objectif ambitieux et que je le partage sur youtube pour essayer de motiver et d'inspirer les gens à réaliser des objectifs qui les dépassent.

L'objectif que j'ai choisi était de faire un ironman.


Le plan

Le plan était assez foireux.

J'avais jamais fait de vélo de ma vie.

J'avais nagé quelques fois à l'université et j'étais incapable de faire 100 mètres en crawl sans être KO.

J'avais couru un marathon 2 mois plus tôt mais le résultat et mon niveau laissaient à désirer. Je l'ai terminé en 5h03 avec les jambes complètement dead.

Au moment de commencer les entraînements le 1er juin, je n'avais pas de vélo de courses et aucune connaissance en cyclisme ou natation.

L'idée initiale était d'essayer de réaliser un ironman un an plus tard durant l'été 2025.


Le début des entraînements

Depuis le marathon le 6 avril, j'avais complètement arrêté le sport. J'ai repris à fond les ballons le 1er juin dans l'objectif de découvrir les 3 sports du triathlon.

Dans un premier temps, je voulais découvrir les 3 disciplines, voir si tout se passait bien et essayer de les comprendre suffisamment pour devenir un peu bon.

Pour me donner un maximum de chance pour réussir ce challenge, j'ai essayé de commencer par me renseigner un maximum auprès d'amis ou de spécialistes pour comprendre comment m'y prendre.


Les premiers entraînements (Juin 2024)

Ça a très vite dérapé.

Dès le premier entraînement de natation, je nageais 2 kilomètres en crawl sans m'arrêter alors que je n'avais jamais fait ça de ma vie. J'ai l'impression que j'ai juste eu un déclic en commençant cet objectif et que mon corps a suivi toutes les envies que j'avais dans la tête.

C'est seulement le 22 juin que j'ai pu faire ma première sortie à vélo. Je me rappelle de la première fois que je suis monté dessus, c'était juste incroyable comme sensation.

Le mois de juin s'est terminé avec 36 entraînements dont 10 de calisthenics/renfo musculaire, 13 de course à pied, 9 de natation et 4 de vélo. Ce qui faisait plus de 8 entraînements par semaine.

Au niveau de mes vitesses :

Course à pied

> 6' 20'' / kilo

Vélo

20 km/h

Natation

2' 45'' / 100 mètres


Je sais pas comment mon corps a tenu autant alors que je n'avais que pris un jour de repos sur tout le mois. Je crois que j'ai tellement adoré découvrir de nouveaux sports que ça me donnait énormément d'énergie. Je pense aussi que je n'étais pas très rapide et que je dormais suffisamment.


Les premières blessures (Juillet 2024)

Forcément, vu le rythme que je m'imposais, mon corps a fini par prendre un peu cher.

Mais, ce n'était rien de très grave, c'était majoritairement ma posture qui était mauvaise sur le vélo et il m'a fallu une petite dizaine de sorties pour ajuster le tout correctement.

Au final, ce n'était pas tant sur la partie physique/blessure que j'ai eu le plus de problème mais plutôt un certain épuisement.

En juillet, je venais de me faire licencier et je devais prester 6 semaines de préavis. Donc, mon taff me prenait pas mal d'énergie. Et, en plus de ça, je me levais tous les jours de la semaine à 5 heure du matin pour aller faire mon sport.

J'ai donc eu 2 mini burn-out où je me retrouvais malade / épuisé. Ça m'a forcé à faire deux fois 3 jours de repos de suite. Ce qui m'a fait un total de 7 jours de repos sur le mois de juillet.

Au total ce mois-là, j'ai fait 34 entraînements dont 5 entraînements de calisthenics/renfo musculaire, 12 entraînements de course à pied, 8 de natation (dont ma première sortie en eau libre, une vraie galère) et 9 sorties à vélo (dont ma première sortie vraiment longue de 115 km)

Au niveau de mes vitesses :

Course à pied

6' à 6'20'' min / kilo

Vélo

22 à 24 km/h

Natation

2' 30'' à 2' 35'' / 100 mètres


Je suis sorti de ce mois d'entraînement en me disant qu'il fallait que je fasse plus attention à mon corps et à mon repos mais heureusement je venais de régler tous les problèmes liés à la posture sur mon vélo.


Le rythme accélère, mon premier objectif est fixé (Août 2024)

Pour finir, je n'ai pas du tout ralenti le rythme mais j'arrivais presque à faire un jour de repos par semaine. Je venais de fixer mon premier objectif, un half-ironman au lac de l'eau d'heure le 21 septembre. 

Il me restait donc 6 semaines pour être capable d'enchaîner 1900 mètres de nage, 92 kilomètres de vélo et 21 kilomètres de course à pied.

Quand je me suis inscrit à la course, ça me semblait atteignable, j'ai même fait une vidéo annonçant que mon objectif était de le faire en 6h09. 

Je suis très vite retombé les pieds sur terre quand j'ai commencé à faire plus d'entraînement où j'enchainais vélo puis course à pied. C'était hard, je me suis rendu compte que de viser 6h09 pour l'ironman était complètement hallucinant et qu'il valait mieux que je vise entre 6h30 et 6h45. Et encore, ce nouveau chrono me semblait ambitieux, j'étais prêt à me contenter de simplement terminer la course, ça aurait déjà été une belle réussite.

Ce mois là, j'ai fait un total de 39 entraînements dont 16 de course à pied (au programme, j'avais 2 séances de vma, une sortie longue et un run après le vélo chaque semaine), 6 entraînements de calisthenics/renfo musculaire, 9 séances vélo (dont 2 sorties très longue de 170 et 100 km) et 8 entraînements de natation (avec des entraînements en eau libre avec la combinaison néoprène).

C'est seulement à ce moment-là que j'étais suffisamment à l'aise en course à pied et natation pour pouvoir ajouter des entraînements plus spécifiques (vma pour la course à pied et drill/fractionné pour la natation). J'ai ressenti des progrès de dingue grâce à ça, notamment en natation.

Pour les vitesses :

Course à pied

 6' 20'' min / kilo (sur longues distances)

Vélo

 22 à 24 km/h

Natation

 2' 15'' à 2' 25'' / 100 mètres


Avec ces chrono là, j'allais jamais pouvoir faire 6h45 au half ironman. Sauf que c'était probable que ma vitesse au vélo soit plus rapide car on allait rouler sur un circuit fermé. Mais même avec cet avantage, c'était impossible de prédire comment mon corps allait réagir à l'enchaînement de tout ce sport pendant aussi longtemps.


La course arrive (Septembre 2024)

Il me reste plus que 2 semaines de vrais entraînements avant la semaine de la course.

Physiquement, je commence à me sentir bien sauf que je commence à ressentir des douleurs dans les tibias pendant mes séances de fractionnés (aka les périostites). 

Je termine aussi de préparer quelques aspects pratiques pour la course comme par exemple l'alimentation et acheter des prolongateurs pour mon vélo.


3 septembre à 16h50, l'accident

 Je viens de recevoir mes prolongateurs. Tout content, je les installe sur mon vélo et je pars faire un petit tour de quelques kilomètres pour les essayer.

Les sensations sont ultra agréables et la position est adéquate, je sens déjà les effets positifs que ça pourra avoir dans ma course.

Sauf que, sur le chemin du retour, je me fais percuter par une voiture sur un carrefour et elle m'envoie tout droit au Pérou. 

Bref, j'étais sur une piste cyclable sur une route prioritaire.

J'arrive au niveau d'un croisement. 

Je regarde à ma droite, y'a rien et la route est même un peu bloquée car en travaux. 

Je regarde à ma gauche et je vois une voiture. Déjà que je suis prioritaire, je me tracasse pas trop mais vu que la route à ma droite était en travaux, je me suis dit que la voiture allait sûrement aller dans le même sens que moi et que c'était impossible que la voiture traverse.

Sauf que non, la voiture ne m'avait pas vu et traverse sur la route en travaux.

Au moment où je m'en rends compte, je suis incapable de l'éviter. Je crie juste "Nooooooooon!!!" en freinant jusqu'à ce que la voiture me percute pour m'envoyer plus loin sur quelques mètres. 

J'me rappelle que la seule chose que j'ai su faire au moment de l'impact c'était de crier "putaaaaaain!!!". Genre j'étais pas content de me faire shooter, logique.

La chute s'est plutôt bien passée, je me suis directement relevé avec un sentiment de soulagement (heureux d'être en vie).

Le vélo semblait un peu endommagé et mon corps était dans un état correct. J'avais une douleur au poignet et des blessures superficielles sur tout le corps.

Le monsieur qui était dans la voiture s'est arrêté et y'avait quelques passants qui étaient là aussi, j'pense que ça a aidé à pas trop être traumatisé tout seul, en sang, au bord de la route.

Petite parenthèse juridique : je n'ai pas fait directement de constat avec le conducteur parce que j'étais tellement heureux d'être (quasi) intact. Je me disais que si je devais juste repayer 800 € pour mon vélo, ce n'était pas une si mauvaise affaire. Sauf que par la suite, on m'a fait comprendre que c'était mieux de faire un constat et je commençais à avoir peur pour les douleurs que j'avais. J'ai eu de la chance, le monsieur m'avait donné son numéro et on a fait le constat par la suite. (j'en parle à nouveau plus loin dans l'article).

Je rentre à ma coloc en boitant avec mon vélo tout déboîté.

J'ai eu la bonne idée de directement en faire une vidéo pour ma chaîne youtube. J'adore saisir ce genre d'opportunités pour faire des trucs un peu surprenants.

Il me reste même pas 2 semaines d'entraînements. Mon corps est endommagé. J'ai des douleurs au poignet. Et, mon vélo est inutilisable.

 

Soigner le poignet

Je pars vite chez une ostéo pour me faire réparer le poignet. Elle m'annonce que j'ai de la chance et que ce n'est qu'une blessure musculaire. Elle me recommande fortement de prendre du repos pendant quelques jours. Que ce soit pour éviter d'aggraver ma douleur au poignet ou simplement parce que mon corps a eu un gros choc.

J'ai pris quelques jours de repos puis j'ai recommencé par un ou deux entraînements plus calmes.

Finalement, je suis retourné chez l'ostéo après la course pour à nouveau vérifier mon poignet parce que j'avais encore des douleurs puis j'ai fait la rééducation musculaire moi-même pendant quelques semaines. On dirait que c'est définitivement parti mais parfois j'ai l'impression qu'un faux mouvement pourrait recréer une douleur.


Vélo de rechange

Évidemment, j'étais pas très confiant de réutiliser mon vélo après l'accident et le magasin de triathlon proche de chez moi n'était pas en mesure de le réparer en moins de 2 semaines. 

J'ai eu la chance d'avoir un pote qui a bien voulu me prêter son super bolide pour les 3 semaines d'entraînements qui me restaient ainsi que la course.

Le premier test du vélo de rechange avec les prolongateurs a annoncé du très très lourd, j'ai quasi fait du 27 km/h sur 50 km. J'avais jamais été aussi rapide de ma vie.

Pour finir, j'ai amené le vélo chez le réparateur après la course. On me l'a déclassé parce que la fourche avant était fissurée sans compter que les roues et dérailleurs étaient aussi endommagées. Heureusement, l'assurance du conducteur m'a tout remboursé mais le processus de dédommagement était un enfer.


Les derniers entraînements

Les entraînements du mois de septembre ont été très chamboulés par l'accident.

J'ai fait 15 entraînements au total (5 run, 2 calisthenics, 4 natation et 4 vélo). Toutes les séances avaient un volume moins grand à cause de l'accident et du fait que je me rapprochais de la course.


La course (21 Septembre 2024)

Au total, j'aurais fait 124 entraînements en 110 jours de préparation, je me suis jamais autant entraîné de ma vie. C'est incroyable d'avoir eu un volume aussi intense d'entraînement en partant de quasi rien sans avoir de grosse blessure.


Sur la ligne de départ

Je suis prêt. J'ai un super vélo de remplacement, ma stratégie d'alimentation est prête, tous mes accessoires sont présents.

J'attendais le stress arriver les jours avant la course mais il n'est jamais arrivé. Même sur la ligne de départ, je n'avais rien. Je sais pas pourquoi. J'imagine que j'étais prêt et que j'étais conscient qu'il pouvait y avoir une multitude de facteurs indépendants de moi qui pouvait me faire échouer ma course.

Sur la ligne de départ, je suis en forme, j'ai mes frères et des amis qui sont présents. 

Avec ma forme du moment et mes entraînements, je me dis que si tout se passe bien, je peux arriver à viser 6h30-6h45. Mais bien sûr, si ça tourne mal, j'étais prêt à me contenter de "juste" finir la course, ça me semblait déjà être un bon objectif.


La natation

La course commence par 1900 mètres de natation dans le lac de l'eau d'heure. On est 400 à plonger en même temps dans le lac pour le départ.

Les 500 premiers mètres se passent bien. Je commence en crawl, je prends quelques coups mais ça se passe bien.

J'ai pas trop de douleurs dans les épaules ni de difficultés de respiration, le rythme me semble bon mais je commence à alterner avec de la brasse pour faciliter la nage.

Aux alentours de la moitié, mes lunettes commencent à me faire mal à la tête (probablement parce que j'avais mis un deuxième bonnet pour que les lunettes soient maintenues même si quelqu'un me shoote dedans).

À cause de cette douleur, je commence à faire de plus en plus de brasse parce que je ressentais moins le problème des lunettes et c'était juste agréable de faire de la brasse.

Je me rappelle plus exactement des sensations physiques à ce moment-là mais je sais que je me régalais, être au milieu du lac, entouré de centaines d'athlète et en étant tout chill avec ma brasse. Un pur régal.

En arrivant à la fin du parcours natation, je chope une crampe dès que je pose le pied au sol mais tout se passe bien, elle disparaît quasi instantanément.

Louis Daisomont - Natation Ironman


Le vélo

Hop, je termine la natation, j'enlève ma combi (je me chope à nouveau des crampes) et puis je m'enfile du sucre et de l'eau dans la benne.

Je prends une dizaine de gel (3 par heure) avec une gourde d'iso et une gourde d'électrolytes.

La transition se passe bien et les premières sensations sur le vélo sont agréables. C'est parti pour 92 kilomètres avec 1100 mètres de dénivelé positif.

Mais ça change rapidement, pendant une dizaine de kilomètres, j'avais super mal aux ischios donc j'étais souvent en danseuse sur mon vélo pour détendre tout mon corps. J'en ai discuté avec des gens par la suite et j'étais probablement simplement pas assez bon en natation. À force de rester couché dans l'eau, il faut beaucoup de force pour maintenir son corps et ses jambes allongées. Mais, cette douleur disparaît après les 20-30 premiers kilomètres.

Les sensations sur le vélo étaient ultra agréables. Je ne me suis jamais senti aussi rapide. J'arrêtais pas de bombarder sans penser aux conséquences.

L'alimentation se passe bien, je dégomme un gel toutes les 20 minutes. Je suis proche des 100 grammes de glucide par heure.

À mi-chemin, je commence quand même à me tracasser des conséquences sur mes muscles du fait que j'arrête pas d'aller à fond (je m'amuse à sprinter dans les descentes pour dépasser les 50 km/h). Au final, j'essaie de réfléchir à ce que je peux faire, je me retrouve à ne pas pédaler pendant 2 ou 3 descentes puis je trouve ça vite chiant et je reprends mon rythme infernal. 

J'étais incapable de ralentir ou de doser ma vitesse, c'était tellement agréable. Les sensations, les muscles, la vitesse, le paysage, l'ambiance de la course... Tout était parfait, je ne voulais pas m'arrêter.

En me rapprochant de la fin du parcours vélo, je me rends compte que devoir reprendre le double pour faire un full ironman me semble complètement abusé.

Je termine l'étape du vélo en me sentant toujours en forme et prêt à bouffer le semi-marathon.

Louis Daisomont - Vélo Ironman


La course à pied

Je descends du vélo, la transition se passe bien, je prends à nouveau une petite dizaine de gels et hop c'est parti pour 21 km dans la tronche.

Problème, après 3-4 km, je sens que mon ventre commence à turlupiner. J'ai peur, est-ce que je vais finir par me chier dessus ? Pire encore, je sens une périostite sur ma jambe gauche, je suis foutu.

Je continue d'avancer comme je peux à une vitesse encore correcte. J'arrête de manger mes gels et je marche à chaque stand pour boire tranquillement de l'eau.

Il y a 3 tours de 7 kilomètres. Je suis à quelques kilomètres de la fin du premier tour. Je sais qu'il y a des toilettes à la fin du tour. J'arrête pas de me demander si je dois résister et ne pas aller aux toilettes pendant 21 kilomètres. Ma crainte est que si je passe aux toilettes, j'ai peur que mes estomac/intestin soient complètement foutus pour le reste de la course et que je ne puisse plus avancer sans me chier dessus.

Arrivé à la fin du premier tour, je craque, c'est plus possible de tenir, je passe aux toilettes péter un coup tranquillement.

Miracle, je sors de là avec mon ventre très apaisé et ma périostite qui a disparue.

À partir de ce moment-là, je n'ai plus rien mangé, j'ai juste bu de l'eau. Je me suis même baladé avec une banane dans la main pendant 10 kilomètres avant de la jeter.

Louis Daisomont - Course à pieds Ironman

Je pense que les maux de ventre sont venus sans doute parce que je mangeais 100 grammes de glucide par heure alors que j'en mangeais 30 en entraînement.

J'arrive enfin à poser ma course. Je fais plus ou moins du 6 minutes le kilomètre et je marche à chaque stand pour me régaler avec de la super bonne eau.

Je termine le 2ème tour (sur 3). Je passe devant un de mes frères, il m'annonce que si je gère un peu le dernier tour, je peux terminer en 6h20. Même si j'avais le chrono pendant toute la course, j'arrive pas à croire que y'a une chance que je termine en 6h20.

Je fais rapidement le calcul, il me reste 42 minutes pour faire 7 kilomètres. C'est pile poile du 6 minutes le kilomètre, ça me semble pas impossible mais quand même ultra compliqué en sachant que j'ai l'impression que mon ventre peut partir en Y à tout moment.

Je continue ma course tranquillement, les kilomètres et les verres d'eau s'enchaînent. Je me rapproche petit à petit de la fin mais je peine à avoir le bon rythme, j'y arriverai pas, je me mets en tête que 6h25 serait déjà un bon résultat.

Sauf que, en me rapprochant des derniers kilomètres, j'entends le speaker annoncer les arrivées. Je regarde ma montre, je lis 6h11, c'est la 3ème fois que je fais le tour, je sais bien qu'il me reste certainement pas 2 kilomètres jusqu'à la ligne d'arrivée. J'ai alors un gain d'énergie qui revient et je commence à accélérer. Je sens que je me rapproche petit à petit de la ligne d'arrivée et je kiffe trop les sensations.

Je franchis la ligne d'arrivée en 6 heures 14 minutes et 41 secondes. Il semblerait qu'il n'y avait que 20 kilomètres et pas 21 pour la partie course à pied.


La fin & résultat

6 heures 14 minutes et 41 secondes, c'est le temps qu'il m'a fallu pour réaliser mon premier half ironman.

Louis Daisomont - Ironman

Alors que je n'avais jamais fait de vélo et que je ne savais pas bien nager 4 mois plutôt, 124 entraînements plus tard, j'ai pu réaliser mon premier half ironman avec des sensations que je ne pensais pas atteignable. 

Le niveau de plaisir pris pendant la course était abusé.

La natation était relativement tumultueuse mais c'était un vrai moment hors du temps, parqué dans l'eau en ne pensant qu'à mon prochain coup de brasse ou de crawl.

Le vélo était déjà ma plus belle découverte pendant les entraînements mais je ne m'attendais pas à ce que ça se passe aussi bien sur la course. Sans parler du résultat, le bonheur que j'ai pris était incroyable. Au soleil, dans un cadre ultra sympa, j'ai apprécié chaque moment passé sur le vélo. C'était aussi incroyable de se faire dépasser par les pros qui fonçaient à du 40-50 kilomètres/heure.

Enfin, c'est sûr que ce semi marathon ne commençait pas de la meilleure des manières mais j'ai adoré être capable poser ma course à du 6 minutes le kilomètres, c'était la vitesse parfaite. C'était incroyable d'être capable de produire cette vitesse après plus de 4 heures de course.

Le résultat final :

Etape

Temps

Vitesse

Natation

44' 08''

2' 18 / 100m

T1

7' 05''


Vélo

3h 13' 13''

27.99 km/h

T2

5' 36''


Course à pied

2h 04' 37''

5' 55'' min/km

Total

6h 14' 41''



Les sensations

Je suis très content d'avoir pu réaliser cette course aussi rapidement avec des sensations aussi agréables. 

Après coup, j'ai l'impression que si je n'ai jamais stressé, c'est parce que j'étais prêt.

Le plus beau message qu'on m'ait dit après ma course c'est que je souriais tout le temps. Forcément, moi je vois des gens que je connais qui m'encouragent, j'étais trop content. Mais apparemment c'était peu commun pour les autres athlètes. Et c'est vrai que quand on m'a dit ça, j'ai repensé à ma course et à part le moment où je devais me chier dessus, je vois pas un moment où j'étais pas en train de surkiffer.

Louis Daisomont - Ironman


Le vrai kiffe

Même si j'ai adoré toute la course et que j'ai passé un moment ultra intense et satisfaisant, je me rends compte que la réelle réussite n'est pas là.

J'ai adoré les 3-4 mois d'entraînements. Y'a pas un jour où j'ai eu la flemme de me lever à 5 heures du mat (je l'ai fait pendant quasi 2 mois) pour aller faire du sport. Y'a pas un dimanche où j'étais pas excité à l'idée de passer 5 heures à faire du vélo, nager en eau libre, revenir à vélo puis crever la gueule ouverte en courant. 

J'ai eu plein de fois où je me retrouvais à 9h du mat au taff, derrière mon ordi, avec des gros shoot de dopamine et d'endorphine dans la tronche parce que je venais de faire 2 heures de sport. C'était un pur régal.

Être autant investi dans une (3 dans ce cas-ci) discipline, c'est ultra intéressant et satisfaisant. J'ai l'impression que si on se donne à fond dans un sport ou une discipline, on va chercher à s'améliorer et à comprendre même sans le vouloir. Pour moi ça a été le cas avec la natation et le vélo, j'ai appris tellement de choses sur mon corps et sur la mécanique.

La réelle réussite d'un tel objectif, c'est pas forcément d'avoir adoré la course le jour J mais d'avoir pris du plaisir pendant toute la période d'entraînements. J'ai adoré découvrir et faire du sport avec mes potes, quelle aventure.


La suite

Vous l'avez lu dans l'introduction, initialement je voulais partir sur un challenge full ironman malheureusement j'ai décidé de ne pas poursuivre le challenge jusqu'au bout. Ou du moins, pas pour cette année. Je me suis rendu compte que c'était le genre de challenge qui me demanderait d'être capable de m'entraîner au moins 8 mois de manière intense et en étant ma priorité numéro une. Sauf que j'ai un nouveau taff depuis septembre et c'est devenu ma priorité donc je n'ai clairement pas assez de temps pour réaliser un objectif pareil.

Donc, il n'y aura pas de suite, ou pas cette année en tout cas.

Avoir terminé un half ironman est déjà un très grand exploit pour moi, la course et l'aventure étaient folles. Je recommande à tout le monde de s'investir dans des gros challenges comme ça, c'est certain que ça crée une aventure et des expériences enrichissantes.



Merci de m'avoir lu.

À+ dans le bus,


Douis